Abattoir de volailles Abattoir de volailles : investir seul ou en groupe
Le choix entre un abattoir individuel ou un outil collectif repose sur des considérations économiques, mais aussi sur des aspects humains et sociaux.
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En vente directe, le choix de construire un abattoir individuel ou d’utiliser un outil collectif se pose souvent après quelques années de travail avec un prestataire extérieur pour l’abattage des volailles. Les raisons peuvent être multiples : problèmes de qualité, saturation ou fermeture de l’établissement… Pour faire son choix, l’agriculteur doit prendre en compte de nombreux points.
L’organisation
Lister les contraintes
Le nombre d’animaux à abattre est un critère de décision majeur. Investir seul sera financièrement plus intéressant pour les gros volumes. Dans le cas d’une structure collective, la rapidité de concrétisation de l’idée et la liberté de désengagement de l’abattoir sont des dimensions à prendre en compte, de même que la distance entre l’exploitation et le site d’abattage, car elle peut augmenter les contraintes. Comprendre comment fonctionne l’outil, avec quels équipements et dans quelle ambiance seront également au cœur de la réflexion. L’aptitude et le goût du producteur pour l’abattage - une activité ingrate et contraignante au plan sanitaire - ainsi que son intérêt pour le travail en commun doivent aussi être mis dans la balance.
La main-d’œuvre
Le nombre de personnes nécessaires dépend du choix des équipements et du nombre de volailles abattues. Il est donc important d’évaluer la main-d’œuvre disponible au sein de l’exploitation.
à la ferme, deux personnes minimum (une pour la partie « sale », l’autre pour l’éviscération) sont indispensables dans le cadre d’un système manuel avec des chariots ou un rail d’avancée, à raison de six volailles par personne et par heure. Prévoir de la main-d’œuvre supplémentaire pour l’abattage des volailles festives, regroupant des lots importants, est conseillé pour éviter de se démoraliser et être plus efficace. Ce personnel ponctuel, qu’il faut former à l’acquisition des bons gestes et au respect des procédures sanitaires et de bien-être animal, peut être difficile à trouver. Avec une chaîne d’abattage, le nombre de personnes passe à trois minimum. Il ne faut pas oublier d’intégrer le temps qui sera consacré au nettoyage des locaux, ainsi qu’à la gestion administrative et sanitaire.
Lorsqu’un outil est collectif, ces tâches peuvent se partager.
Aspects financiers
Chiffrer les coûts
Pour un atelier à la ferme, le niveau d’investissement et les coûts de fonctionnement dépendront du contexte (locaux préexistants facilement aménageables), de la dimension de l’outil (surface en m²), du choix des équipements (présence d’une chaîne semi-automatisée ou automatique), de la qualité des équipements (neufs ou d’occasion), de la présence ou non d’autoconstruction. Les coûts de fonctionnement seront aussi liés au dimensionnement de l’outil, à la présence ou non de salariés et à la rigueur de la gestion.
Pour une tuerie, « les coûts peuvent être très variables, de 25 000 à 70 000 € », pointe Françoise Morizot-Braud, du Centre d’études et de ressources sur la diversification (CERD) de Bourgogne - Franche-Comté. Pour un atelier agréé CE, on estime les investissements entre 50 000 et 400 000 €, hors transformation. D’où la nécessité de dimensionner le projet et d’étudier les devis.
Eau, électricité et équarrissage
Pour certains postes de charge, les écarts sont importants d’une exploitation à l’autre. Il faut dix litres d’eau par volaille, son prix peut varier de 1,20 à 5 €/m3. On chiffre le coût de l’électricité de 0,2 à 0,35 € par volaille selon la puissance de l’abonnement. Pour l’équarrissage, la charge représente de 0,2 à 0,35 € par bête (il s’agit essentiellement de déchets C3 au marché non réglementé).
Évaluer sa capacité financière
Pour un jeune installé, qui s’est endetté pour financer la reprise de son exploitation et qui a un volume de travail important, il est parfois plus facile de prendre des parts sociales dans une Cuma que de faire des emprunts supplémentaires.
Anne Brehier
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